Blotti entre les collines d'Ardittos et de Logginou, Mets est un petit havre résidentiel parsemé de maisons d'artistes, de musiciens, d'acteurs, de journalistes, d'architectes et d'habitants qui y résident depuis des générations. Le quartier, qui a abrité à l'origine la toute première grande brasserie du pays, la Fix Brewery, s'étend depuis la rue Ilioupoleos/Karea, enveloppe le Premier Cimetière d'Athènes et s'étire jusqu'à la rue Markou Mousourou ( ou la rue Dikearchou ) selon la personne à qui vous demandez.
Thomas, un photographe qui connaît tous les recoins de la ville à travers son objectif, vit à Mets depuis 10 ans. Ayant planté ses racines là par hasard, il ne pourrait pas imaginer vivre ailleurs.
"Ici, tout ce qui est central est à proximité : le Jardin National, le Zappeion, le Temple de Zeus Olympien, le Stade Panathénaïque. C'est très proche de l'action de la ville, et pourtant, c'est très calme. C'est ce que j'aime le plus. Il n'y a pas de bus, pas de grands immeubles, c'est vert, il y a des collines et des parcs. On peut voir des choses."
"Des choses ?"
"Allons faire un tour", dit-il en sautant de son canapé.
Au-delà des Collines et Pas Très Loin
Nous marchons dans des rues étroites, dans lesquelles presque aucune voiture ne passe. On peut voir des résidents flâner sur leurs balcons. L'un d'eux pose son livre, sourit, salue et dit bonjour.
"Il y a une vraie ambiance de quartier ici, style vieille Athènes. Tout le monde connaît le manavi (vendeur de fruits et légumes), le pharmacien, et ainsi de suite. Tous les habitants de mon immeuble, de celui d'en face et de celui d'à côté sont propriétaires des maisons qu'ils habitent: ils sont là depuis des décennies", explique Thomas. Nous nous dirigeons vers une rue piétonne. "Il y a une vraie ambiance de quartier ici, dans le style de la vieille Athènes.
Tout le monde connaît le manavi (vendeur de fruits et légumes), le pharmacien, et ainsi de suite. Tous les habitants de mon immeuble, de celui d'en face et de celui d'à côté sont propriétaires des maisons qu'ils habitent ; ils sont là depuis des décennies", explique Thomas. Nous nous dirigeons vers un rue piétonne, en haut d'une colline appelée Logginou, et vers un parc et une aire de jeux tout neufs entourés de bougainvillées fuchsia et de buissons luxuriants.
"Un de mes amis prétend que c'est le meilleur terrain de basket extérieur de la ville", dit-il en désignant un terrain de couleurs géométriques près du parc.
Nous redescendons la colline et rejoignons la rue Anapafseos. Les deux premiers pâtés de maisons du cimetière abritent des ateliers de marbre, pour les pierres tombales principalement, les bustes et les statues, certains avec des ornements incroyables, d'autres plus vrais que nature. De grands arbres se penchent au-dessus de la rue, comme pour la protéger de la chaleur et de l'agitation environnante.
"Il n'y a pas beaucoup de bars et de restaurants dans le quartier", me dit-il, "mais mon endroit préféré pour manger est Olympion. Ce restaurant nourrit les habitants Mets depuis des années. Les gens doivent essayer le makaronia me kima (spaghetti bolognaise), le sofrito de bœuf, les lahanodolmades (feuilles de chou farcies de riz et de viande hachée), les lasagnes, les gemista (légumes farcis), ou n'importe quoi du grillI. Je pourrais continuer..."
À côté d'Olympion se trouve Colibri, l'un des premiers endroits à servir des pizzas et des hamburgers dans le quartier. Et un peu plus loin, La Nonna, une pizzeria décontractée qui attire des clients venus de toute la ville.
Carrefours Secrets & Jazz
En haut d'Anapafseos, tournez à droite et vous trouverez le légendaire club de jazz d'Athènes, Half Note, où légendes internationales et artistes locaux se produisent depuis 1979. Kain, un café-bar à mi-chemin, est l'un des lieux les plus populaires de la vie nocturne locale, et vous êtes sûr d'y trouver des gens qui dansent jusque tard dans la nuit.
Nous avons coupé par les rues secondaires, vers l'arrière du stade Kallimarmaro, en faisant d'abord un arrêt dans le lieu secret préféré de Thoma à Mets.
"Ce n'est rien de spécial", sourit-il, en voyant ma confusion alors que nous nous tenons au carrefour ordinaire de deux rues bordées d'immeubles d'habitation. "Viens ici et regarde par là." Le Parthénon se dresse presque à la même hauteur que nous, sa vue n'étant obstruée que par quelques fleurs qu'un résident a plantées devant sa maison. "Maintenant, ne bouge pas et tourne la tête dans l'autre sens." Le deuxième point de repère le plus caractéristique de la ligne d'horizon d'Athènes, la colline de Lycabettus, est en vue.
Nous remontons la magnifique rue piétonne Theotoki, dont les maisons sont si bien entretenues qu'on croirait que la peinture de leurs murs vient de sécher. Des jardins secrets apparaissent alors que je jette un coup d'œil furtif à travers les clôtures et les fenêtres. Qu'elle soit néoclassique, moderne ou autre, chaque résidence vaut le coup d'œil. Il existe d'autres rues comme celle-ci, comme la rue Fotiadou, où après monté des escaliers, on se retrouve dans une autre version du même décor enchanteur.
Centres de Loisirs et Points d'eau
Nous sommes dans la rue Markou Mousourou lorsque Gravanis me tire vers une petite boutique appelée ΨΚΜ, une anagramme de "ΚΨΜ" qui, dans le jargon de l'armée grecque, signifie Centre de Loisirs de l'Unité. "C'est de loin l'endroit le plus excentrique du quartier", souligne-t-il. Dans son petit espace, ce psilikatzidiko moderne ( qui est bien une épicerie de quartier, et non une sororité universitaire) vend de tout, des cigarettes et snacks, aux magazines de design mondial, en passant par des poupées et des jouets fabriqués par des artisans locaux, sans oublier les disques vinyles, les savons, les cordes de guitare, les biscuits et les jeux de société. Cela peut sembler un mélange bizarre, mais étrangement, ça ne l'est pas.
"Et maintenant, je vais vous emmener à l'endroit où les habitants Mets viennent se désaltérer." L'Odéon est l'abreuvoir sans prétention du quartier à toute heure de la journée. C'est le début de l'après-midi et l'endroit ne compte que quelques buveurs de café. Certains travaillent sur leur ordinateur portable, d'autres bouquinent. Thomas salue presque tout le monde. "Peu importe l'heure à laquelle je viens et je croise toujours quelqu'un que je connais", explique-t'il. Il me présente le barman, Michalis, qui prépare un méchant Mai Tai - pour le féliciter, Thomas l'appelle "Michael Tai". Des tables en marbre et des chaises en bois reposent sur le sol en mosaïque de la vieille école et des ventilateurs de plafond contribuent à l'ambiance décontractée du lieu. J'imagine le bourdonnement des conversations entre amis et de la musique le soir venu.
"Vous pouvez venir ici un lundi soir et ce sera toujours aussi génial", me dit Gravanis. "L'Odéon ne déçoit jamais."
"J'ai oublié de vous dire," crie-t-il du bout de la rue après que nous nous soyons séparés, "il y a un super brunch sur Anapafseos qui s'appelle Joshua Tree, au cas où vous passiez par le quartier un samedi ou un dimanche !"