Si vous visitez régulièrement Athènes, ou si vous êtes simplement curieux d'explorer la ville au-delà des sentiers touristiques, mettez la main sur 111 Endroits à Athènes à Ne Pas Rater. Ce guide d'initiés encourage les visiteurs et les habitants à regarder de plus près les monuments célèbres et à s'aventurer dans les ruelles pour découvrir les secrets cachés de la ville. Voici six de nos endroits préférés présentés dans le livre.
Église d'Agia Marina
Une grotte pré-chrétienne cachée dans une église
Juste en dessous de l'Observatoire National, cette grande église construite dans les années 1920 est dédiée à Sainte Marina, une jeune fille de 15 ans qui a repoussé un homme qui voulait l'épouser en lui disant que son seul véritable amour était pour le Christ. Marina a mis son prétendant au défi de la torturer pour tester sa dévotion, ce qu'il a fait, d'une multitude de façons horribles.
Aujourd'hui, cette jolie église, située sur une place paisible, se trouve au-dessus d'une église plus petite. Dans son angle sud-est se trouve une ancienne grotte qui servait de lieu de culte à l'époque préchrétienne. Plus tard, elle a servi d'aqueduc, et aujourd'hui, elle est utilisée pour les baptêmes. Comme de juste, Marina est la sainte patronne des femmes enceintes et des enfants.
Conseil d'initié : Imprégnez de l’ambiance dynamique de Thissio au café Athinaion Politia, un repère populaire, animé jour et nuit.
La tombe de Kallirhoe Parren
La suffragette grecque oubliée
Une visite du Premier Cimetière d'Athènes s'apparente à une promenade dans l'histoire de la Grèce moderne, puisque la plupart des grandes figures politiques et culturelles du pays y sont enterrées. Les guides de la ville attirent généralement l'attention sur la jeune fille endormie du sculpteur Yannoulis Halepas, un mémorial en marbre dédié à une jeune fille de 18 ans morte de la tuberculose. Curieusement, il n'y a aucune mention de Kallirhoe Parren, la femme qui était à son chevet lorsqu'elle est morte et dont la tombe se trouve à quelques mètres de là.
Éditrice d'un journal hebdomadaire entièrement dirigé par des femmes, Parren a fait campagne pour l'éducation publique et le droit de vote des femmes. Elle a fondé l'Union pour l'émancipation des femmes en 1893, qui a ouvert la voie au mouvement des suffragettes en Grèce. Parren est morte en 1940, 12 ans avant que les femmes n'obtiennent le droit de voter et de se présenter aux élections.
Conseil d'initié : allez voir le temple d'Artémis Agrotera, datant du 5e siècle avant J.-C., un lieu de fouille abandonné situé au 24, rue Ardittou, à quelques rues de là.
Galerie Eleni Marneri
Une salle d'exposition de bijoux et son secret souterrain
Dans une petite rue près du musée de l'Acropole, Eleni Marneri offre une salle d'exposition chic aux créateurs de bijoux grecs modernes. Le bâtiment se trouve au-dessus d'une ancienne habitation, dont certaines parties - notamment des mosaïques - sont encore visibles sous le sol en verre de la galerie. Qu'elle soit faite de métaux de l'ère spatiale, de plumes de papier, de fleurs numériques ou de pierres précieuses, chaque pièce exposée est un objet d'art à l'identité singulière. Les bijoux et autres œuvres d'art décoratif sont agrémentés d'effluves de parfums floraux de Santa Maria Novella. Les célèbres parfums et savons florentins sont également vendus ici.
Conseil d'initié : quelques portes plus loin se trouve Solebike, qui propose des visites audio de l'Athènes antique et moderne sur des vélos électriques.
Musée de la maison Katakouzenos
Une histoire d'amour dans un salon littéraire
Angelos et Leto Katakouzenos étaient bien nés et beaux. Ils étaient aussi cultivés, idéalistes, patriotes et polyglottes. Lui était psychiatre et un intellectuel formé en France, elle était écrivain. Leur cercle d'amis comprenait Albert Camus, William Faulkner et Hubert Humphrey, ainsi que presque tous les artistes et poètes grecs actifs entre les années 1930 et 1980. La visite de leur appartement, devenu un petit musée, est un voyage à travers cette époque dorée. Les propriétaires étant "temporairement absents", vous pouvez fouiner dans leurs affaires. Les portraits et dessins de Chagall, Picasso, Ghika et Tsarouchis étaient tous des cadeaux, tout comme les nombreux livres signés.
La conservatrice Sophia Peloponnisiou compare l'appartement au Musée de l'innocence d'Orhan Pamuk à Istanbul, mais "c'était une fiction, les objets acquis pour raconter une histoire d'amour qu'il a inventée. Alors que là, tout est réel".
Conseil d'initié : le Katakouzenos House Museum accueille occasionnellement des conférences, des concerts, des expositions et des performances qui maintiennent en vie le salon littéraire et l'esprit de ses propriétaires.
La Rue Menandrou
Un melting-pot épicé et multiculturel
Entre Psirri et la place Omonia se trouve un quartier du centre-ville appelé Gerani qui ressemble à un autre pays. Au cœur de ce quartier se trouve la rue Menandrou, très colorée, où vous trouverez des salons de coiffure pakistanais proposant des massages de la tête à vous briser le cou, des emporiums de vêtements chinois et de minuscules épiceries asiatiques ornées de piments et remplies de légumes exotiques. Les gastronomes avertis s'y aventurent pour acheter des épices fraîchement moulues, prendre un kebab ou un falafel, ou manger des plats asiatiques faits maison qui ne coûtent presque rien. En plus d'être un lieu de commerce animé, la rue est un microcosme des communautés multiculturelles qui ont infusé - et essentiellement restructuré - Athènes au cours des 20 dernières années.
Conseil d'initié : dans la rue Anaxagoras voisine, Romantso est un centre culturel, un incubateur créatif et un café-bar qui apporte une touche hipster à l'esprit nerveux du quartier.
Les Vespasianae
Les toilettes publiques construites par les Romains
À l'entrée nord de l'Agora romaine, cherchez les contours d'un bâtiment rectangulaire avec un sol en marbre et un banc surélevé percé de deux trous - tout ce qui reste des 68 latrines publiques qui se trouvaient ici. La structure fermée par un mur possédait à l'origine un atrium pour faire entrer la lumière et permettre la ventilation. L'eau courante était canalisée dans un conduit relié aux égouts. Les toilettes cachaient leur utilisateurs aux passants mais n'offraient guère d'intimité : les sièges n'étaient qu'à 56 centimètres les uns des autres.
Inexistantes jusqu'à la prise d'Athènes par les Romains, les toilettes publiques étaient de rigueur dans toutes les villes romaines. On attribue à l'empereur Vespasien le mérite de les avoir introduites en 74 après J.-C., puis d'avoir taxé leur utilisation pour financer des projets ambitieux, dont le Colisée.
Conseil d'initié : également dans l'Agora romaine, la mosquée de Fethiye, construite par les Ottomans et récemment restaurée, accueille souvent des expositions intéressantes.