L’appréhension me gagne au moment où je prends la route qui serpente le flanc Est de Parnitha, là où la ville d’Athènes cède soudainement la place à une forêt dense. J'ai organisé une excursion en VTT dans ce parc national, mais je crains que ce qui ressemblait à une journée revigorante dans la nature ne se révèle être une tâche bien plus ardue.
Mon guide est Giannis Chelis, le directeur des activités de Trekking Hellas Parnitha dans le refuge de montagne de Bafi. Plus tôt dans la semaine, il m’a décrit certaines des routes que nous pourrions emprunter. Ce ne sera pas ma première fois à vélo, mais lorsque qu'il me dépeint l'un des itinéraires les plus populaires ( plus de 16 kilomètres, des pentes de 35% par endroits, et des centaines de mètres de dénivelé) une image troublante me vient à l'esprit: des côtes interminables dignes du Tour de France, et moi, pied, inconsolable, poussant mon vélo et me demandant ce que je fais là.
«Allons-y doucement pour commencer, et voyons ce que cela donne», lui ai-je dit.
Bienvenue dans la Jungle
Après 15 minutes de route depuis le pied de la montagne, la route s’égalise à environ 1000 m. Parnitha, est l'une des quatre montagnes qui entourent le bassin athénien, et de loin la plus sauvage. Alors que les trois autres, Hymettus, Penteli et Aigaleo, ont également des parties boisées, vous avez rarement l'impression d'avoir vraiment quitté la ville. Parnitha, en revanche, est une véritable étendue sauvage, une vraie «montagne de chez montagne», bien qu’elle se trouve à moins d’une heure du centre-ville.
Le paysage ici est sauvage, avec des collines rocheuses couvertes de broussailles par endroits, et d’épaisses forêts de sapins et de pins noirs dans d'autres. Le temps y est également différent. J'ai laissé le centre-ville d'Athènes et le chaud soleil d'automne derrière moi. Ici, il y a encore de l’hiver dans l’air. La ville est toujours visible, et la vue est en effet superbe, mais une mince brume la fait paraître irréelle, comme une toile de fond de jeu vidéo que l'on peut voir, mais jamais atteindre. Je n’entends rien d’autre que les oiseaux et la brise.
Courtoisie de: Trekking Hellas
De Bafi au Début de l’Aventure
Je rejoins Giannis au refuge Bafi, un joli chalet de montagne où de nombreux visiteurs de la montagne se retrouvent pour un bol de soupe chaude ou de copieuses saucisses après une journée au grand air.
Alors que les randonnées en VTT de Trekking Hellas s’effectuent généralement en petits groupes, aujourd'hui, il n’y a que nous deux. Giannis me montre une carte de la montagne. «Nous pouvons soit prendre cette route circulaire», dit-il. «Cela prend généralement environ deux heures et demie. Soit faire ce trajet plus court, qui mène à certains endroits intéressants à voir. »
J'opte pour l'itinéraire le plus court, en me disant que si les montées s'avèrent trop longues, nous serons assez près du refuge pour faire venir une voiture pour venir nous (me) chercher sans trop de tracas.
Giannis me rafraîchit rapidement mais efficacement la mémoire sur les aspects techniques du VTT, puis nous partons. Mon vélo est rouge, basique mais robuste, avec des commandes de vitesses et des freins Shimano de bonne qualité. Nous nous lions rapidement d’amitié. Les premières montées me mettent les jambes en feu, mais je trouve vite mon rythme.
Giannis, bien sûr, pourrait probablement faire le tour de la montagne avant que je n'aie le temps de faire ma première pause pour boire . Ses jambes en acier trahissent sa précédente carrière de footballeur professionnel, et il vit littéralement ici, dans le refuge Bafi. Pourtant, il s’adapte discrètement à mon rythme, et m’éduque sur la faune et la flore de Parnitha.
Malgré le feu de forêt dévastateur de 2007 qui a ravagé une grande partie de la forêt de sapins de Parnitha, le parc national abrite environ 1000 espèces de plantes, ainsi que des animaux, petits et grands, dont une importante population de cerfs élaphes. Après de nombreuses années d'absence, les loups ont même commencé à réapparaître sur la montagne.
Courtoisie de: Trekking Hellas
Mola et Au-Delà
Après quelques kilomètres sur asphalte, nous prenons un chemin de terre à travers la forêt. Nous naviguons en descente, et mon plaisir de slalomer à toute vitesse entre les arbres n’est que très légèrement gâché à l’idée de devoir faire le chemin en sens inverse.
Mais la nature environnante est magnifique et chaque virage offre une vue imprenable. Je me surprends à me répéter ce que je me dis à chaque fois que je me rends à Parnitha: "C'est vraiment incroyable que ce soit si près d'Athènes" et "Je devrais venir ici plus souvent."
Nous nous rafraichissons à quelques sources d’eau et passons devant une vieille église en pierre, héritée des bergers qui amenaient autrefois leurs troupeaux à la montagne en été, avant que Parnitha ne soit déclaré parc national dans les années 1960. Ils ont également créé notre prochain arrêt, une clairière connue sous le nom de Mola, où les tables de pique-nique sous les sapins font un endroit merveilleux pour se reposer et manger un sandwich.
La Route Panoramique
«D'ici, nous pouvons rentrer en voiture, ou je peux appeler quelqu'un pour venir nous chercher», me dit Giannis. Découvrir que nous sommes de retour sur la route principale est une surprise. J'avais bien remarqué que je pédalais en côte, mais le plaisir de faire du vélo dans une nature si enchanteresse m'a distrait, et à présent, je suis réticent à l’idée de faire demi-tour.
«Finalement ces 16 kilomètres ne me paraissent pas si terribles», dis-je à Giannis.
Et nous voilà partis pour le circuit complet autour de la montagne. En longeant la route, nous arrivons à une barrière. A partir de là, les véhicules motorisés sont interdits, ce qui en fait un rêve pour cycliste: une route goudronnée sans voitures.
Une petite touffe de fourrure sur la route arrête Giannis dans sa lancée. Il est clair, de par sa longueur et son aspect, qu’il provient d’un gros animal. «Ce sont des poils de loup», me dit-il en souriant. "C'est la première fois que je vois ça." Un peu plus tard, nous arrivons à la partie brûlée de la montagne, où la forêt dense a été remplacée par une végétation basse et épaisse. Nous croisons une famille de cerfs, placides mais méfiants. Ils posent pour quelques photos avant de s'éloigner.
Courtoisie de: Trekking Hellas
La Queue de l’Âne
Nous roulons depuis plus de deux heures. À ce stade, Giannis appelle souvent une camionnette pour ses coureurs car la dernière ligne droite est une côte. Mais cela ne semble pas bien pire que ce que nous avons déjà fait jusque-là, alors je décide que ce serait dommage de terminer notre circuit à l’arrière d’une camionnette. Citant un vieil adage grec, je dis: «Nous avons mangé l’âne, il ne reste que la queue. Allons-y."
“Génial”, dit Giannis. "Mais je préfère te prévenir, c'est un gros morceau."
C'est un gros morceau en effet, qui s’effectue assez lentement et les dents serrées. Mais nous finissons par arriver au refuge de montagne de Bafi, au moment où le soleil se couche, en sueur mais ravis. Nous nous installons pour un copieux bol de spaghettis à la bolognaise, et je me dis une fois de plus : «Je devrais venir ici plus souvent.»
Pour plus d’informations sur Trekking Hellas Parnitha visitez: www.trekking.gr/company/trekking-hellas-parnitha-athens ou appellez +30 210 3310323.