Des designs inspirés par le patrimoine grec prennent d’assaut les podiums mondiaux. Pendant ce temps, à Athènes, une nouvelle confiance et un regain d’intérêt pour le « local » enflamment la scène de la mode. Le « look athénien » actuel représente la ville sous ses différentes facettes : anarchique, décontractée, classique, toujours changeante. Avec tant de boutiques incroyables à voir, vous devrez prévoir un supplément de bagages au retour !
Evi Grintela, “la robe-chemise"
La marque de fabrique : L’élégance intemporelle et sur mesure, inspirée par la garde-robe de monsieur. On pense à Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s ou à Uma Thurman dans Pulp Fiction.
Pour quelles occasions ? De la salle de réunion au bateau.
La créatrice : Evi Grintela Karatza a travaillé dans les magazines de mode pendant 20 ans avant de se lancer elle-même dans la création. De sa place au premier rang des tendances en Grèce, elle a observé la nature éphémère de la mode et a choisi un autre chemin. Ses robes-chemises très recherchées, inspirées de la chemise d’homme classique bien coupée, expriment toute la nostalgie des clichés de Slim Aarons. « La robe-chemise n’a pas d’âge, pas d’identité et n’appartient à aucune saison précise », affirme Evi. Sa version de ce vêtement est tantôt vaporeuse, fluide ou ajustée, mais aussi masculine, féminine ou androgyne. Au toucher, elle a la douceur d’une plume – probablement grâce au coton et à la soie suisses et italiens. Les créations d’Evi ont quelque chose de simple et d’intellectuel à la fois. Net-a-Porter les vend depuis peu – une preuve supplémentaire de leur valeur.
Pour qui ? Les femmes qui ne suivent pas aveuglément les tendances et apprécient l’élégance classique avec une touche androgyne.
The Artians
La marque de fabrique : Une forme d’art qui se porte, pleine de vitalité. Une version moderne de l’iconographie grecque antique.
Pour quelles occasions ? Des cocktails en bord de mer au coucher du soleil, ou un mariage sur une plage de Mykonos, à pieds nus.
La créatrice : La nouvelle marque audacieuse de Konstantina Kampisopoulou, architecte d’intérieur devenue styliste, n’occupe la scène locale que depuis 2014, mais elle est rapidement devenue l’une des préférées des amateurs d’art et des fervents de mode à Athènes. Ses cafetans et ses kimonos branchés en soie sont particulièrement appréciés pour leur attrait visuel et parce qu’ils conviennent aussi bien en journée qu’en soirée. Les créations d’Artians arborent souvent des symboles audacieux inspirés d’anciennes fresques grecques et de céramiques minoennes ou mycéniennes. Konstantina a travaillé pendant une dizaine d’années comme architecte d’intérieur, avant de suivre les traces de sa grand-mère – « une styliste très qualifiée à son époque ». « J’étais déterminée à créer une ligne qui mêlerait l’art et la mode », explique Konstantina. « Je considère la femme elle-même comme une œuvre d’art et mon but est de mettre en évidence sa personnalité, non sa sexualité. » Les vêtements sont essentiellement en soie ou en coton, équitables et réalisés en Grèce. « Où que je pose les yeux en Grèce, je trouve l’inspiration », ajoute la créatrice : « la mer, le ciel, les paysages, nos anciens monuments comme l’architecture contemporaine ».
Pour qui ? Les gens bien habillés qui n’ont pas peur de la couleur et les fans de Mary Katrantzou.
Zeus + Dione
La marque de fabrique : Le savoir-faire traditionnel grec à la rencontre du minimalisme moderne.
Pour quelles occasions ? Une promenade sur les chemins pavés d’Anafiotika, au pied de l’Acropole.
Les créatrices : Cette marque favorite des adeptes de la mode s’est imposée en réaction romantique à la crise économique grecque. Navrées de la mauvaise presse de leur pays, deux amies de longue date, Mareva Grabowski et Dimitra Kolotoura, ont juré de transformer leur passion pour la mode en une entreprise mondiale qui défendrait le patrimoine grec. Elles ont utilisé leur esprit d’entreprise (Mareva était économiste à la Deutsche Bank et Dimitra dirigeait sa propre agence de communication) pour créer une marque de luxe qui redonnerait vie aux villages grecs dont les habitants luttaient pour leur survie au moyen de leurs productions traditionnelles – comme les tisseuses de soie hautement qualifiées de Soufli, au nord de la Grèce. Zeus + Dione est maintenant l’une des marques grecques dont la percée a été la plus importante (80 à 90% des ventes sont réalisées à l’étranger). Les rédacteurs de revues de mode aiment les lignes épurées et les formes nettes inspirées de l’architecture antique, agrémentées de touches artisanales, telles que des motifs brodés au métier à tisser et des fermetures réalisées par des orfèvres athéniens.
Pour qui ? Les passionnés de mode à travers le monde et ceux qui veulent représenter une Grèce à la pointe des tendances.
Sophie Deloudi
La marque de fabrique: Des maillots félins avec une touche nostalgique et une architecture « less is more ». On pense à une jeune Elle Macpherson en couverture de Elle, ou à une Grace Kelly impeccable dans Haute Société.
Pour quelles occasions ? Des moments à vous prélasser au bord de votre piscine à l’ozone, dans votre villa privée de Paros.
La créatrice : Sophie Deloudi a étudié la mode à l’Istituto Marangoni de Milan, mais elle s’est consacrée pendant 20 ans à la décoration intérieure avant de se tourner vers le maillot de bain. Un pari réussi, puisque ses créations sont maintenant connues internationalement et vendues à travers la Grèce, Chypre, l’Espagne, la Suisse, Dubai, Abou Dabi et le Royaume-Uni. Des coupes habiles, des formes douces, une géométrie simple : ses maillots possèdent l’élégance classique qui rappelle les belles baigneuses des années 1950. Les créations sophistiquées de Deloudi sont inspirées des îles grecques peu connues qu’elle préfère : Amorgos, Symi et Kimolos. Mais sa passion se porte sur les une-pièces : « On exprime mieux sa créativité avec les une-pièces, » confirme-t-elle, « ils reflètent mieux la personnalité du styliste. »
Pour qui ? Les sirènes élégantes avec un sens aigu de leur propre style – et une allergie aux bikinis brésiliens. Pour une liste des magasins d’Athènes, cliquez ici.
Ioanna Kourbela
La marque de fabrique : Des mailles à l’architecture complexe avec une allure féminine. Des formes fluides qui expriment la liberté du mode de vie cultivé à l’athénienne.
Pour quelles occasions ? Un vernissage de galerie d’art à Kerameikos ou une matinée passée dans les boutiques de créateurs à Kolonaki.
La créatrice : Cette entreprise familiale athénienne date de 1971, quand la famille Kourbela a ouvert son atelier à Plaka pour vendre des vêtements tricotés à la main. Premiers partisans du mouvement durable dans le domaine de la mode, les Kourbela ont pour philosophie d’orner le corps de fils et de tissus naturels, si possible d’origine grecque (par exemple, du coton filé en Grèce et de la soie de Soufli). En 2003, Ioanna a pris les rênes de l’aspect créatif de la société. À ce moment, son style était jugé subversif. Il mêlait des éléments de ses études sur la mode, le costume et la scène. C’est avec succès qu’elle a relevé le défi qui consistait à accorder l’éthique de la maison et la provenance grecque avec une expansion internationale (la marque est actuellement vendue dans 28 pays). Les créations de Kourbela se distinguent par leur polyvalence : elles peuvent être enveloppées, tordues ou drapées de différentes façons, pour exprimer au mieux le style personnel et l’humeur de celui qui les porte. Un chic polymorphe qui rend hommage à la simplicité.
Pour qui ? Des citadins élégants et des amateurs du "confort chic". Les boutiques phares de Ioanna Kourbela à Plaka sont référencées ici.
D’autres créateurs grecs qui méritent votre attention
Pour porter quelque chose de chic en ville, Blameyourdaze a des agrafes de bon goût et sur mesure avec une pincée d'impertinence. Si vous recherchez un style plus de rue, allez chez Sneak Aces à Halandri, ils vous transformeront en un vrai skater prêt pour les pistes de Latraac. Pour des pièces classiques, Orsalia Parthenis à Kolonaki a des vêtements qui vous feront penser pendant longtemps à la Grèce. Pour ceux qui cherchent quelque chose d'encore pus local, à Kolonaki vous trouverez également Yiorgos Eleftheriades, dont les lignes ne suivent aucune règle (un peu comme les Athéniens). Dans le centre historique de la ville, 2WO+1NE=2 est la boutique des stylés soucieux de leur compte Instagram. Alexia Raisi, située rue Kolokotroni, propose un design minimaliste et contemporain et s'inscrit dans une logique de commerce équitable et à faible impact écologique. La marque s'approvisionne, conçoit et fabrique tous ses produits localement. Résultat ? Des vêtements intemporels qui jouent sur les formes et les matières, ainsi que des accessoires et des bijoux séduisants.