Certains les appellent “nomades digitaux”. D’autres “les réfugiés du coronavirus” ou encore “ les émigrants du confinement”. Dans cette nouvelle ère où le télétravail est roi, Athènes est devenue l’une des destinations les plus prisées d’Europe pour surmonter l’épidémie et remettre ses compteurs à zéro.
Depuis notre dernier article sur ce nouveau phénomène l’été dernier, la Grèce, avec son nombre de cas relativement gérable et ses fermes protocoles sanitaires a continué à attirer cette nouvelle variété de touristes longue durée.
Et avec ses séduisants nouveaux avantages fiscaux pour tous les étrangers désireux d’établir leur résidence fiscale en Grèce pour 7 ans, on vous prédit que ça n’est que le début. Alors que 2021 démarre, il semble que tout le monde connaisse quelqu’un s’étant récemment installé à Athènes, à la recherche d’une vie plus épanouissante et d’un nouveau départ. Nous avons demandé à certains membres de la deuxième vague de ces “ nomades du corona” de nous dire comment Athènes leur a donné le coup de boost personnel et professionnel dont ils rêvaient, et pourquoi la vie est tellement plus douce dans la capitale Grecque. Même en temps de confinement.
Une Vie Dernier Cri sur la Côte d’Azur Athénienne
Burak Cakmak, 46 ans, Turc : Directeur des Opérations Internationales du secteur de la mode pour Kering (Groupe Gucci), Swarovski, Gap Inc.
Je vivais entre Londres et New York, quand je suis venu passer un été chez un ami grec à Varzika. C’est comme ça que j’ai découvert la Côte d’Azur athénienne. J’ai décidé que ce serait un endroit parfait où avoir un endroit à moi sur la côte Méditerranéenne. En prenant en compte le coût de la vie accessible, la culture et l’hospitalité dont j’avais profité à Athènes, investir dans cette ville m’est apparu comme un choix judicieux. A la minute où les voyages ont repris en Juin dernier, la Grèce m’a parue être le meilleur endroit où m’installer. J’ai pu y revenir pour finaliser l’achat d’un appartement juste à côté de la promenade de Varzika, à quelques rues de la plage de Yabanaki.
Londres ne s’en sortait pas très bien avec le Covid, et mon rôle de Doyen de la Mode à la Parsons School of Design à New York s’achevant officiellement, il n’y avait aucune raison de retourner à New York. J’étais en train de construire plusieurs micro - entreprises et je faisais déjà tout à distance, alors cela paraissait logique de rester ici et de profiter de l’été à rallonge. J’ai convaincu mon associé de Londres de venir aussi, et à présent, elle loue un appartement près de Vouliagmeni. Ma partenaire vient de Crète à l’origine, c’est donc merveilleux d’avoir tous les deux un pied à terre à Athènes maintenant. Pendant l’été, les restrictions n’étaient pas trop strictes, et c’était une période très palpitante. Les week-ends, Varzika était en effervescence, et bourdonnait d'Athéniens venus profiter des plages, mais presque pas un touriste en vue.
"Athènes est une ville super pour mélanger le plaisir et les affaires"
Je me réveillais tous les matins et j’enfilais mon maillot de bain. Je ne prenais même pas de serviette de plage avec moi. Je traversais juste la rue, sautais dans l’eau, nageais pendant une demi-heure, puis je séchais sur le chemin de retour, avant de me mettre au travail. C’était le rêve. Pouvoir faire ça dans une grande ville, pour moi, c’est fantastique. Et quand j’ai envie de sentir la vraie Athènes, la ville n’est qu’à 25 minutes en voiture. J’ai pu assister à des évènements comme le Forum d’Athènes sur la Démocratie fin Septembre, et d’entrer en contact avec des marques de mode locales innovantes. Athènes est une ville super pour mélanger le plaisir et les affaires.
De nos jours, c’est incroyable tout ce qu'on peut accomplir de chez soi, n’importe où dans le monde. A l’heure actuelle, je construis une plateforme éducative dédiée à la mode digitale avec deux associés que je n’ai jamais rencontré en personne (tous les deux britanniques, tous les deux nomades comme moi). L’un vit au Portugal, l’autre à Bruxelles. J’ai transformé l’une de nos chambres en bureau et j’ai commandé du nouveau matériel pour faire des enregistrements numériques. C’est plus facile d’avoir son endroit à soi, plutôt que de travailler depuis un espace de coworking ou d’un bureau. On a plus de contrôle sur son environnement et pas besoin de s’inquiéter pour les masques.
Le confinement m’a donné la flexibilité de gérer mes horaires. Dans la journée, je peux discuter avec des clients basés en Californie ou en Afrique, à Londres ou en Asie. Je suis plus occupé que jamais, mais j’essaie de me réserver l’heure du déjeuner et maintenant, bien que nous soyons en hiver et confinés, je peux encore me réveiller et prendre le petit-déjeuner au soleil, sur mon balcon qui donne sur les pins et la mer Égée. Je peux partir pour une randonnée pittoresque, une balade à vélo dans les collines qui entourent Varzika et Vouliagmeni. Et la plupart du temps, vers midi ou treize heures, quand il fait assez chaud, je peux encore piquer une tête dans la mer. J’ai même découvert une grande communauté de surfeurs qui se retrouvent dans la baie principale de Vouliagmeni, sur la plage publique, quand il y a suffisamment de vent. J’ai vécu en Californie pendant 11 ans, mais je n’aurais jamais imaginé trouver quelque chose de similaire à Athènes.
La côte d’Azur Athénienne est incroyable parce que la température avoisine les 15-18 degrés en hiver, et que la plupart des jours y sont ensoleillés. Ce n’est pas bondé de monde, alors on peut retrouver son calme intérieur.
Ce qui est fou, c’est que je n’avais jamais prévu de vivre à Athènes de manière permanente. Je voulais juste y passer l’été parce que tout était fermé partout ailleurs. Mais après un bref retour à Londres, j’ai très vite réalisé que la qualité de vie était bien meilleure ici durant une pandémie. Et maintenant, je ne vois plus de raisons de partir. Est-ce que le confinement est plus agréable à Athènes ? A 100%.
L’Accro à l’Acropole
Iris Dumas, 29 ans, Française: Consultante Freelance en Marketing Digital
J’ai choisi Athènes car je suis une citadine qui aime être au cœur de l’action, et parce que j’ai une obsession étrange pour l’Acropole ! Je trouve son histoire et son énergie magnifiques. Il y a des années, j’étais en couple avec un Grec qui m’a fait découvrir le quartier de Koukaki. Je suis tombée amoureuse, non seulement de l’Acropole, mais de tout ce quartier et de son ambiance.
J’ai quitté Montpellier et j’ai déménagé en hors-saison, parce que je sais qu’il fait un temps superbe toute l’année à Athènes. Ici, l'hiver n'est pas vraiment l’hiver. A Montpellier, j’avais ma famille et mes amis, et la mer à cinq minutes de chez moi. Tout était plus calme, et pour être honnête, un peu ennuyeux aussi.
Ma vie en France était beaucoup plus prévisible. On se réveille, on travaille et un soir par semaine peut-être, on dîne avec des amis. Ici, il y a tellement plus à voir et à faire, d’endroits où sortir. Des choses comme avoir des enfants ne font pas ralentir les Athéniens, ils continuent à vivre leur vie.
Le fait est que vous avez tout à Athènes : des gens extraordinaires, une ville et une vie nocturne animée, les monuments, et la plage. Tout le monde parle Anglais (Dieu merci car mon Grec n’est pas encore au top). Et les grecs sont de vrais gentlemen, et très beaux aussi !
Le rythme quotidien était un peu intense au début, mais j’en suis venue à l’adorer. On ne sait jamais comment la journée va se terminer ici ! Mes horaires de travail ont clairement changé. Avant, je me levais à 5 heures du matin. Maintenant, ma journée commence rarement avant 10 heures, et je vais au lit bien plus tard. Je ne prends plus le petit-déjeuner non plus, je prends juste un café. J’ai laissé tomber l’idée de prévoir quoi que ce soit. A Athènes, mieux vaut être prêt à recevoir du monde à la dernière minute, ou à retrouver ses amis pour dîner quand vous étiez censés déjeuner ensemble. Athènes m’apprend réellement à mieux équilibrer ma vie personnelle et professionnelle, et à faire une pause plus souvent pour profiter de la vie. Les Grecs sont très créatifs quand il s’agit de se divertir : il n’y a pas besoin d’avoir beaucoup d’argent pour s’amuser.
Mes clients sont principalement des PME françaises, mais j’ai aussi des clients Grecs maintenant. C’est une autre raison pour laquelle j’ai choisi Athènes. Beaucoup de petites entreprises grecques n’ont pas encore pris le train du marketing digital, qui est mon domaine. La Grèce est tellement belle, mais pas toujours promue aussi bien qu’elle le pourrait. Pour moi, Athènes est pleine de possibilités et a un énorme potentiel. Ici, les gens sont désireux de tenter et de s’essayer à de nouvelles choses. Une envie qui fait complètement défaut en France.
"Athènes m’apprend réellement à mieux équilibrer ma vie personnelle et professionnelle, et à faire une pause plus souvent pour profiter de la vie."
Pour le moment, je sous-loue l’appartement d’une amie à Koukaki (Makrygianni), à une rue du Musée de l’Acropole. J’ai un petit balcon et si je m’assois au bon endroit, je peux voir le Parthénon. Quand je ne travaille pas, j’aime admirer l’Acropole et prendre un moment pour méditer sur la vie.
Je me suis faite des nouveaux amis géniaux, un mélange d’expatriés et de locaux. Quand le confinement sera levé, j’ai hâte de recommencer à faire la fête. J’adore les plages privées comme Bolivar à Alimos. La dernière fois que j’y suis allée, j’ai pris mon pc et j’ai passé la journée avec des amis, à me prélasser au bord de la mer entre deux emails, et la nuit à danser.
J’essaie de vivre comme une vraie Athénienne. La mentalité et le mode de vie ne sont pas les mêmes qu’en France. Il y a un vrai sens de la communauté ici. On se fait une petite routine quotidienne d’aller faire ses courses chez l’épicier, à la boulangerie, et aux marchés du coin. Tout est fluide. Même en plein confinement, la vie à Athènes est tellement incroyable que je ne me sens pas enfermée, je me sens renaître
Une Affaire de Famille
Keita Yamada, 33, Japonais: Service client chez Doist, facilitateur de télétravail international
Un jour l’année dernière, alors que je travaillais au Costa Rica, j’ai commencé à m’interroger avec une collègue basée à l’étranger, sur l’endroit où nous pourrions tous les deux emménager, où nous pourrions travailler ensemble, et profiter d’une meilleure qualité de vie pendant la pandémie. Ma collègue est italienne, mais son petit-ami est grec. Ils ont opté pour Athènes et s’y sont installés en Juillet. Mon ex-femme et ma fille sont Grecques elles aussi, alors nous sommes tombés d’accord sur le fait qu’avec le Covid, il serait mieux pour nous tous d’être à Athènes nous aussi, près de ses parents, pour bénéficier d’un surplus de soutien familial. Nous avons pris un aller simple, et déménagé en Septembre. Je loue un Airbnb dans le Pirée, à distance de marche de la Marina Zea, avec la vue sur les toits typique d’Athènes, et un bout de mer aussi. Je n’ai aucune intention de quitter Athènes prochainement. Je suis très reconnaissant de travailler pour une société qui aide les autres entreprises à faire la transition vers le télétravail, parce que l’endroit où je vis , ou mes horaires de travail, importent peu.
" Où que vous alliez à Athènes, les gens sont fiers de ce qu’ils font. Je vois cette passion dans chaque aspect de la vie Athénienne."
Au Costa Rica, nous avions les mêmes restrictions qu'en Grèce, mais à notre arrivée à Athènes, la vie semblait plus normale et plus libre. Notre fille a pu retourner à la crèche, et j’allais travailler tous les jours à Impact Hub (un espace de coworking populaire dans Psirri). Comparé au Costa Rica, Athènes possède un bon réseau de bus et de métro. Ça m'a vraiment aidé à me déplacer, à visiter la ville et à aller travailler.
Avant le confinement, l’une des choses que j’aimais le plus dans ma nouvelle vie à Athènes, c’était de me promener dans les différents quartiers après le travail, et d’essayer de nouveaux bars et restaurants, dès que j’en croisais un à mon goût. J’ai bien dû aller au Strange Brew Taproom, à Koukaki, au moins 4 fois, pour goûter toutes leurs bières artisanales locales ! Maintenant, avec le confinement, je travaille de la maison, mais je peux toujours profiter d’une promenade en bord de mer et visiter les endroits à ciel ouvert, comme la Marina Zea et le parc du Centre Culturel de la Fondation Stavros Niarchos.
Aller chercher du poisson frais, des fruits et des légumes à mon laiki local, au bas de la rue (et pendant que j’y suis, apprendre quelques nouveaux mots de grec grâce aux locaux) est devenu ma nouvelle routine. Et je peux toujours facilement prendre un souvlaki à emporter ! J’aime aussi voir ma fille se connecter à ses racines grecques, apprendre la langue, et passer du temps avec ses grands-parents.
Quand le confinement sera terminé, je veux recommencer à me promener dans la ville, à admirer le superbe art de rue grec, et explorer les ruines. Je viens de Shushi à l’origine, dans le sud du Japon, et j’ai aussi vécu 3 ans à Tokyo, qui est bien plus surpeuplé et survolté qu’Athènes. Mais le tourisme ici est beaucoup plus développé qu’à Tokyo. Tout est traduit en anglais : les panneaux, les menus des restaurants. C’est un avantage non négligeable pour les voyageurs Japonais.
Tellement de gens parlent anglais ici, en comparaison aux autres villes européennes, qu’il est facile d’aller et venir dans Athènes, et d’apprendre à connaître la ville. Je trouve les locaux très amicaux, et ravis d’aider, quand on leur pose une question. Où que vous alliez à Athènes, les gens sont fiers de ce qu’ils font, et vous expliquent les choses en détail. Par exemple, quand je suis allé me faire couper les cheveux dernièrement, le barbier s’est vraiment donné à fond. Je vois cette passion dans chaque aspect de la vie athénienne.
L’Amatrice de Soleil
Safiya Mary Rose, 35 ans, Britannique et Indienne : Conscious Copywriter & Créatrice
L'une des nombreuses raisons pour lesquelles nous voulions quitter le Royaume Uni est son manque d’ensoleillement. Je voue un culte au soleil, alors Athènes était l’endroit parfait pour moi. Il y a tellement de jours comme celui-ci, où le ciel est d’un bleu limpide. Ça ouvre quelque chose en moi en termes de créativité, et ça me donne envie d’aller faire des balades dans la nature et de contempler les temples et les monuments antiques. Londres vous donne envie de rester blottis à l’intérieur, mais Athènes vous pousse à sortir et à vous ouvrir au monde extérieur.
A Londres, je travaillais dans la finance éthique, dans un cadre très institutionnel, et je me sentais très détachée du monde réel. J’ai donc décidé de me lancer en freelance il y a deux ans environ. A présent, je fais du copywriting et de la rédaction de contenu, principalement pour des entreprises et des entrepreneurs responsables, qui œuvrent à un monde meilleur. J’ai aussi un atelier textile, je crée des vêtements, je brode et je peins. Mon fiancé est Indien. Il importe des herbes médicinales d’Inde, il peut donc travailler de n’importe où.
Bien que nous n’ayons jamais mis les pieds à Athènes avant cela, quand nous avons vu une brève ouverture, entre le confinement au Royaume-Uni et celui en Grèce, nous avons décidé de sauter sur l’occasion. Nous avions envie de déménager en Europe depuis un moment, et bien que nous ayons visité plusieurs endroits en France, en Italie et en Espagne, nous n’avions jamais vraiment trouvé “notre endroit à nous”. Athènes n’était pas le choix le plus évident, mais les gens qui l'avaient visité n’en disaient que du bien. Du coup, fin octobre, suivant la petite voix qui nous soufflait qu’Athènes pourrait bien être la ville faite pour nous, nous avons fait nos valises et conduit jusqu’ici pour échapper à l’hiver londonien.
Nous louons un magnifique appartement de style néo-classique à Thissio, près du Musée de l'Acropole, avec deux grandes chambres et un bananier juste sous notre fenêtre, pour la moitié de ce que nous payions à Crystal Palace à Londres.". Notre appartement est tellement agréable et spacieux que nous n’avons pas besoin de faire la chasse aux cafés, ni aux espaces de coworking. Je crois qu’il me faut remercier le confinement pour ça. Autrement, tout aurait été pris d’assauts par les touristes Airbnb.
J’adore me perdre dans Athènes en cette période de confinement. D’une certaine manière, on prend plus conscience de l’architecture et on se sent plus relié aux monuments. Athènes est pleine de lumière et de couleurs, même en hiver, même en quarantaine ! L’énergie créative est palpable, de l’art de rue, à la culture des cafés, et aux musées. C’est une ville inspirante et complètement multiculturelle, avec toute la modernité d’une capitale, et pourtant, littéralement truffée de temples antiques partout. Il y a aussi un véritable sens de l’histoire, de la culture et de la spiritualité. J’adore voir les gens s’asseoir ensemble pour boire un café, jouer de la musique ou aux échecs. Pour moi, le soleil, le ciel bleu, et tous ces oliviers sont une source infinie d’inspiration. Le coût de la vie plus bas signifie aussi que l’on a plus de temps et d’espace pour respirer.
"Nous louons un magnifique appartement de style néo-classique à Thissio, près du Musée de l'Acropole, avec deux grandes chambres et un bananier, juste sous notre fenêtre, pour la moitié de ce que nous payions à Crystal Palace à Londres."
C’est génial d’avoir le marché central d’Athènes, avec toutes ces saveurs, ces textures et ces épices, si près de chez nous. Nous cuisinons tous les jours. Monter jusqu’au sommet de la colline de Philopappou avec mon café le matin, me fait aussi me sentir comme une vraie Athénienne. Voir la mer à l'horizon apaise ce sentiment de captivité que le confinement provoque en nous tous. J’y grimpe aussi les nuits de pleine lune et de nouvelle lune. Cela me donne un sens du temps qui passe. L’été reviendra, et quand ce sera le cas, nous serons vraiment dans un endroit splendide.
Mes parents et ma sœur sont restés au Royaume-Uni. C’est accablant parfois de savoir à quel point les choses sont beaucoup plus difficiles à la maison. Mais nous avons obtenu nos permis de séjour la semaine dernière et nous prévoyons de rester à Athènes jusqu’au printemps au moins. Ensuite, nous irons peut-être explorer d’autres parties du pays, pour acheter un bien et nous installer pour de bon.
À la Poursuite d'une Culture Urbaine Florissante
Letizia Sebregondi, 36 ans, italienne : Consultante Digitale dans le domaine du vin
J'ai passé deux mois à Athènes l'été dernier, je logeais à Mets, près du stade Kallimarmaro, et j'ai tellement aimé cette ville. Je suis rentrée à Milan un peu triste et j'ai passé le mois suivant à me demander : "Devrais-je y retourner ?". Un jour, je me suis réveillé et j'ai dit : "J'y vais !". Je suis revenue fin octobre, deux semaines avant le deuxième lockdown, et je compte rester jusqu'en juillet. Ensuite, je voyagerai dans le Péloponnèse et les îles.
J'ai beaucoup vécu à l'étranger : Le Brésil, les États-Unis, la France. Ce que je trouve extraordinaire au sujet d'Athènes, c'est que c'est une ville urbaine, mais dans laquelle on peut toujours ressentir une touche humaine. Même si ce n'est pas toujours une ville facile, elle a une identité vraiment forte qui vous relie à la culture grecque. Mais d'un autre côté, il y a beaucoup de jeunes arrivés du reste de l'Europe qui s'installent , encore plus maintenant à cause de Covid, donc il y a ce sentiment que les choses changent. Les gens viennent à Athènes pour profiter de l'énergie stimulante qui règne ici.
"Ce que je trouve extraordinaire au sujet d'Athènes, c'est que c'est une ville urbaine, mais dans laquelle on peut toujours ressentir une touche humaine."
Je viens de Florence, mais j'étais basée à Milan, où je faisais du marketing digital pour les vins italiens et français. J'aidais à créer des clubs et des collectifs d'oenologie. J'ai encore beaucoup à apprendre concernant la scène vinicole grecque, mais je vois un grand potentiel en termes de qualité de la production et d'opportunités pour les caves locales de développer leurs ventes.
J'ai été agréablement surpris par la qualité des vins grecs. J'ai découvert un merveilleux bar à vin dans le centre-ville qui se concentre exclusivement sur les vins grecs et j'y ai essayé quelques vins du nord de la Grèce d'un très bon rapport qualité-prix, notamment un Assyrtiko bien équilibré de Ktima Voyatsi. J'ai hâte d'y retourner lorsque le confinement sera terminé.
Milan est probablement la ville la plus européenne d'Italie, mais elle est en quelque sorte trop classique, un peu trop guindée, comparée à Athènes. Pour moi, Athènes a un esprit jeune et dynamique, avec un rythme de vie décontractée, peut-être comme Lisbonne il y a dix ans. La culture urbaine ici semble toute fraiche.
Jusqu'à présent, l'expérience du télétravail à Athènes a été facile. Athènes est une ville au cœur ouvert. Je me suis fait de bons amis pendant l'été : des filles étrangères comme moi qui partagent toutes le même amour et le même appétit pour la ville. Cela m'a aidé à me sentir chez moi. Tous les vendredis, je vais au marché de producteurs de Koukaki, à côté de ma boulangerie préférée, Mama Psomi, dans la rue Zaharitsa, qui fait d'incroyables tartes faites maison. Sur le marché, j'achète un délicieux miel local et je suis devenue amie avec les poissonniers et les dames qui vendent les délicieux citrons et les câpres avec lesquels j'aime cuisiner. J'ai même réussi à me rendre au bord de la mer plusieurs fois pendant le lockdown traversant Neos Kosmos jusqu'à Palio Faliro.
Il y a tellement plus de lumière dans ma journée de travail ici qu'à Milan. Mon appartement à Exarchia a un grand balcon qui reçoit le soleil presque toute la journée. J'y emmène mon ordinateur portable pour travailler et profiter de la chaleur et du ciel bleu athénien. C'est un luxe qui me rend si heureuse chaque jour.
Tous les protocoles sanitaires obligatoires et les mesures anti-Covid furent respectés par This is Athens pour la réalisation de cet article.