S'y promener en journée, visiter les bars le soir
L’ancienne et la nouvelle ville d’Athènes convergent à Monastiraki. Le métro se vide de ses passagers sur la rue Adrianou, une rue qui constitue l’artère principale du marché aux puces mais qui fait également partie de la ville antique. Les différentes périodes de l’histoire de la ville et les communautés traditionnellement différentes de la région se rassemblent ici. Depuis la place, regardez l’Acropole ; vous y verrez tant une mosquée qu’une église byzantine. Le nom Monastiraki, ou ‘Petit Monastère’, provient d’un complexe monastique qui occupait autrefois le site. Aujourd’hui, il ne reste sur la place que la petite basilique Pantanassa du Xe siècle.
Au début du 21e siècle, une vague d'urbanisation du quartier a fait disparaitre la plupart des anciens ateliers artisanaux de Psirri et les a remplacé par des bars et des restaurants. Maintenant, les artisans modernes reviennent dans la région, fabriquant des sandales en cuir et des souvenirs originaux plutôt que des chaises en osier et des articles en fer blanc. Les bâtiments abandonnés ont été revitalisés avec des étalages d’art de rue. Mais Psirri est au meilleur de son aspect le soir lorsque les magasins d’occasion ferment et les boîtes de nuit branchées s'y installent dans ses rues étroites.
Avissinia Square
La place Avissinia accueille le « Yusurum », un marché aux puces qui tient son nom des marchands juifs Noah et Elias Yusurum, membres éminents de l'association locale des antiquaires au début des années 1900. (Mais aujourd’hui, juste en disant Monastiraki, les gens entendent ‘marché aux puces’). Cette jolie place est le cœur du marché, même si tout ce qui est proposé à la vente n’est pas l’objet d’un marchandage ou une antiquité.
Les dimanches, il y a comme un air de fête avec des musiciens qui jouent dans la rue. La zone au sud de la place se transforme en un ersatz de bazar en plein air qui s’étend jusqu’à Thissio où les collectionneurs recherchent d’anciennes cartes téléphoniques, des bibelots et des outils. Les samedis soirs, à la mode typiquement athénienne, les marchands de bric-à-brac installent leurs étals et se mêlent aux bars et restaurants du quartier.
La bibliothèque de l’Archidiocèse
Rien de la façade modeste de ce bâtiment néoclassique de deux étages ne fait allusion à son étrange histoire ou à ce qu’il cache à l’intérieur. Officiellement, il abrite la bibliothèque de l’Archidiocèse d’Athènes ; une collection de 15.000 volumes. Mais un dôme discrètement éclairé au fond du couloir principal de la bibliothèque révèle l'intérieur de l'église byzantine d'Agia Eleousa. Baissez les yeux pour voir ce qui reste de l’église qui appartenait autrefois au consul britannique et père du célèbre Lord Byron, auteur du ‘Maid of Athens’. Gravement endommagée par la guerre d’indépendance de la Grèce, le nouvel État a restauré l’église pour y abriter le tribunal correctionnel conçu par l’architecte danois Christian Hansen. Quant à l’église Agia Eleousa, qui signifie Miséricordieux, son nom pourrait avoir été inspiré par l’ancien Autel de la Pitié sur lequel elle a été construite.
Place Iroon
Construite en 1850, Platia Iroon, ou la place des Héros, a l’aspect légèrement irréel d’un décor de cinéma avec ses ruelles partiellement piétonnes, sa fontaine en marbre, ses bâtiments bas aux auvents métalliques à l’ancienne et un bâtiment moderniste construit dans les années 1930 en un angle obtus qui suit la forme de la place. Les cafés et les tavernes traditionnels, endroits autrefois préférés par des clients de style particulier, allant de monarques et écrivains aux ouvriers réfugiés d’Asie mineure et membres de petits gangs, sont désormais remplacés par des bars branchés, des cafés étudiants et des boutiques d’artisanat le long des cinq rues étroites qui rayonnent à partir de la place. Pourtant, malgré leur « branchitude », Platia Iroon et Psirri conservent en quelque sorte la saveur de l’ancienne ville d’Athènes, absente du quartier plus touristique de Plaka.
Rue Melidoni
Au début du XXe siècle, Psirri était un quartier à forte présence juive. Les deux synagogues situées à l'angle du mémorial officiel de l'Holocauste - une sculpture minimaliste en forme d'étoile de David au croisement des rues Ermou, Evoulou et Melidoni - en témoignent. Suite aux efforts commencés en 1840, un site pour une synagogue à Athènes a finalement été acheté en 1903. Les différences de traditions entre les juifs séfarades et les juifs roms ont conduit à la création d'une deuxième synagogue juste en face. Les deux synagogues existent toujours dans la rue Melidoni, bien qu’elles soient rarement ouvertes au public. La plus ancienne, la romaniote au numéro 8, est connue sous le nom de ‘Ioanniotiki’, reflétant les racines de la communauté de la ville grecque de Ioannina dans le nord. La plus récente, une structure recouverte de marbre construite en 1930 et rénovée en 1970, se situe au numéro 5.
La place Agion Asomaton
La rue Ermou, qui part de la place Syntagma et traverse le centre-ville, se termine d'une manière peu glorieuse sur une place étroite occupée par l'église d'Agion Asomaton (autre nom des archanges dans la foi orthodoxe), datant de la fin du XIe siècle. Il convient de noter les éléments du temple qui s'inspirent de l'architecture islamique, comme la décoration en céramique au-dessus des fenêtres de la coupole qui imite l'écriture arabe, ou l'arc au-dessus de la porte nord du temple. Ces éléments témoignent de la tendance de l'époque à imiter les éléments décoratifs orientaux, mais aussi de la présence d'une petite communauté commerciale musulmane dans la région au cours des Xe et XIe siècles. La renaissance du quartier a été stimulée par le musée Benaki d'art islamique, situé à quelques rues de là, à l'intersection des rues Agion Asomaton et Dipilou.