Si vous prévoyez de visiter Athènes, vous avez probablement déjà ajouté certains des quartiers les plus connus (comme Plaka, Koukaki et Exarchia) à votre liste de choses à faire. En ce qui concerne les visites culturelles, le Musée Archéologique National de l'avenue Patission* fait sans doute partie de cette liste. Et c'est probablement le seul endroit où vous avez l'intention d'aller de ce côté de la ville. Toutefois, si vous avez envie de sortir des sentiers battus et vous imprégner le plus possible de l'authentique Athènes, vous devriez aller plus loin sur l'avenue Patission. Longue de quatre kilomètres et demi, la plus longue rue d'Athènes a accumulé des décennies d'histoire architecturale, culturelle et gastronomique. Elle constitue encore aujourd'hui l'un des axes les plus importants et les plus diversifiés de la ville.
Patission tire son nom de Patissia, le quartier dont il est issu. Au début du XXe siècle, Patissia était une zone rurale, bien en dehors des limites de la capitale, où les Athéniens construisaient leurs résidences secondaires. Patission était la rue qui menait au centre-ville, traversant des vignobles, des vergers et des champs à perte de vue. L'urbanisation rapide d'Athènes, au cours de la seconde moitié des années 1900, a rempli ces terres de polykatoikies (immeubles d'habitation), donnant naissance à de nouvelles zones et à de nouveaux quartiers, tels que Kypseli, Viktoria et Plateia Amerikis.
Si la promenade le long de Patission est si intéressante, c'est parce qu'elle nous rend témoin de la façon dont la ville change, dans certains cas progressivement et dans d'autres rapidement. À l'extrémité de l'avenue, l'ambiance est résolument discrète et résidentielle : un quartier athénien typique. À mesure que l'on se rapproche de Kypseli, le tissu social devient plus multiculturel, car cette zone abrite de nombreuses personnes d'origine africaine, asiatique et balkanique.
À Plateia Amerikis, où l'Acropole devient clairement visible (Patission suit une ligne droite qui mène au pied de l'Acropole), le cadre devient plus urbain. La rue s'élargit en une avenue à plusieurs voies et les bâtiments environnants deviennent plus majestueux et imposants. À partir d'ici et jusqu'à la fin de Patission, où elle rejoint la rue Panepistimiou (sur la place Omonia), vous allez rencontrer de nombreux bâtiments imposants avant d'atterrir en plein cœur de la ville d'Athènes.
Nous avons cartographié ce guide de Patission en commençant par la station de métro Ano (haut) Patissia et en terminant par la place Omonia. Nous avons ajouté une petite touche supplémentaire pour ceux d'entre vous qui souhaitent continuer et atteindre l'Acropole après cette promenade. Bien sur, vous pouvez très bien commencer depuis Omonia et suivre nos suggestions dans l'ordre inverse.
*Depuis son début au carrefour Panepistimiou jusqu'à Plateia Amerikis, la rue s'appelle 28is Oktovriou Street (rue du 28 octobre). Ce changement de nom a été fait en 1946 pour commémorer l'opposition du pays aux forces italiennes. De Plateia Amerikis à Ano Patissia, la rue s'appelle Patission. Mais aujourd'hui encore, les Athéniens appellent l'ensemble de la rue « Patission ».
Architecture
Patission c'est un peu la vitrine vivante et grandeur nature du riche patrimoine architectural de la ville. Arrêtons nous alors devant certains des joyaux architecturaux les plus emblématiques de différentes époques : de l'Art nouveau au modernisme du milieu du siècle et au-delà.
Histoire et Culture
Presque tous les bâtiments et façades de Patission ont une histoire à raconter. Ensemble, ces histoires tissent le tissu social et culturel de la rue et de la ville elle-même. Certains bâtiments se distinguent toutefois par leur importance dans l'histoire non seulement pour le pays, mais aussi pour le monde entier.
Saveurs
Des déjeuners traditionnels aux marchés animés, en passant par les épiceries fines, les desserts au sirop et le street food : le voyageur citadin et gourmand sera ravi de découvrir le paysage gastronomique riche et varié de Patission.
Parcs et Places
Athènes est connue pour sa forte concentration de bâtiments et la rareté de ses espaces ouverts. C'est pourquoi chaque coin de verdure, qu'il s'agisse d'un parc, d'une place ou d'une rue piétonne, est chéri par les habitants et utilisé à bon escient pour faire de l'exercice, promener son chien et nouer des liens sociaux.
Zoom sur la vie urbaine
La vie quotidienne le long de Patission conserve les schémas des décennies précédentes et possède un charme presque nostalgique. Vous ne trouverez pas ici les cafés de spécialité et les restaurants vegan qui abondent dans d'autres quartiers de la ville, comme Pangrati et Koukaki. En revanche, certains magasins et établissements de la rue ont acquis une réputation qui s'étend jusqu'aux confins de la ville.
La touche finale de l'éditeur
Poursuivons notre chemin, de Patission jusqu'à l'Acropole
Patission se termine à la jonction avec Panepistimiou, dans le quartier connu sous le nom de Hafteia. Ce quartier vaguement défini doit son nom au propriétaire d'un célèbre café (ou peut-être s'agissait-il d'un maréchal-ferrant, ou d'un hôtel, les avis divergent beaucoup) à la fin du 19e siècle. À seulement 50 mètres de la fontaine et des trottoirs animés de la place Omonia, Hafteia a toujours été, et est encore aujourd'hui, l'un des quartiers les plus animés d'Athènes.
À partir de là, Patission change de nom pour devenir la rue Aiolou et avec elle, l'ambiance change aussi. La rue piétonne pavée d'Aiolou reprend là où Patission s'est arrêtée et continue en ligne droite, emportant ses passants à l'ombre de la colline de l'Acropole. Les bureaux et habitations de plusieurs étages cèdent la place à des immeubles plus petits, bordés de boutiques et de cafés. Vous entrez maintenant dans la zone connue sous le nom de « Triangle commercial », qui abrite des dizaines d'ateliers, de boutiques de tissus, de merceries, de restaurants et de bars à cocktails.
Plateia Kotzia est la première place que vous rencontrerez, avec une vue sur l'hôtel de ville d'Athènes à votre droite et le splendide bâtiment néoclassique de la Banque nationale de Grèce à votre gauche. Vous vous trouvez sur ce qui était autrefois les murs de fortification de l'Athènes classique - cherchez la section excavée recouverte de verre en face de la Banque nationale. Quelques pas plus loin, vous traverserez la rue Evripidou et le marché central (à droite), le marché alimentaire de la ville. Cette partie du centre est en pleine mutation : les vieux immeubles de bureaux cèdent la place aux hôtels branchés, puis à des restaurants ouverts toute la journée et à une scène florissante de Street Food.
Il n'y a rien de plus évident sur Aiolou que les rues autour de Plateia Agias Irinis, l'épicentre de la vie sociale d'Athènes et un lieu de rencontre populaire pour les LGBTQ+. Quelques pas plus loin, vous traverserez la rue Ermou, la principale artère commerçante de la ville, qui débouche sur la place Monastiraki, la partie la plus touristique de la ville. Plaka n'est qu'à quelques mètres de là, suivant la ligne droite qui longe le mur arrière de la bibliothèque d'Hadrien, avant de s'arrêter juste devant la Tour des Vents de l'Agora romaine.
Les 900 derniers mètres de la rue Aiolou constituent l'épilogue de notre longue balade qui a débuté dans un quartier résidentiel discret et s'est achevée sur l'ancienne (et moderne) agora de la ville. En regardant en arrière, on se rend compte que Patission (et Aiolou) traversent autant le tissu dense de la ville que l'histoire d'Athènes elle-même.